En cette fin d’année, nous aimerions revenir sur un film classique de Noël « Maman, j’ai raté l’avion », sorti en 1990. Si vous avez déjà vu ce film, vous vous souvenez certainement de l’emblématique réplique « Garde la monnaie, ça ne me dérange pas », présente à plusieurs reprises lors des péripéties du protagoniste. D’ailleurs, cette ligne, prononcée par le jeune Kevin McCallister, est devenue un véritable meme cinématographique, en particulier chez le public anglophone avec la version originale « Keep the change, you filthy animal ».
Cependant, que se passe-t-il à l’heure de traduire une réplique comme celle-ci ?
Pour commencer, un petit rafraîchissement de mémoire s’impose pour ceux qui ne se rappelleraient plus très bien cette scène : dans le film, le jeune protagoniste, Kevin McCallister, est laissé par inadvertance seul à la maison pendant les vacances de Noël, tandis que sa famille part en vacances. La scène en question se déroule lorsque Kevin commande une pizza (précédemment dans le film, pendant qu’il regardait un film en noir et blanc fictif appelé « Angels with Filthy Souls » à la télévision, le personnage du film prononce cette réplique de manière assez dramatique avant de tirer sur quelqu’un). Kevin utilise ensuite cette réplique comme s’il parlait au livreur de pizza, lui demandant de garder la monnaie en prétendant qu’il est armé. Plus tard dans le film, Kevin utilise ce même enregistrement pour tromper les cambrioleurs qui tentent de pénétrer dans sa maison.
Version Originale, Anglais
Le moins que l’on puisse dire, c’est que dans sa version originale, la réplique « Keep the change, you filthy animal » (littéralement Garde la monnaie, sale animal) est chargée d’humour et de mépris. En effet, petit retour sur la scène : lorsque le livreur traite Kevin de « sale rapiat », c’est parce que ce dernier ne lui laisse que 20 centimes de pourboire (12 dollars, tandis que sa pizza en coûte 11,80) alors qu’on laisse en général 15% de pourboire aux Etats-Unis.
Son ton sarcastique captive le public anglophone, d’autant plus lorsqu’elle est prononcée par Kevin à l’attention du cambrioleur, soulignant son caractère espiègle mais ingénieux. Finalement, c’est la livraison de cette réplique qui fait toute sa force, et là est le défi pour les traducteurs : maintenir cet équilibre délicat entre le mépris et l’humour.
Version française
Il faut savoir que les traducteurs se heurtent à plusieurs défis à l’heure de la traduction audiovisuelle. En effet, elle demande une créativité toute particulière. Dans ce cas, il faut conserver le ton moqueur et comique, préserver le caractère unique de la réplique originale, mais également tenir compte de la crédibilité de la réplique lorsqu’elle est prononcée par le personnage : les mouvements de lèvres doivent coïncider.
Ainsi, dans la version française du film, la réplique devient « Tu peux garder la monnaie, ça ne me dérange pas ». Cette traduction, dans ce contexte, conserve l’idée du mépris, et maintient de ce fait l’humour original de la scène.
Finalement, la traduction de cette réplique célèbre montre à quel point le travail des traducteurs est complexe. Ils doivent jongler avec les subtilités des langues pour saisir l’essence du film. Alors que la version anglaise joue sur les mots, la version française opte pour des équivalents culturels qui font rire de la même manière. Ainsi, que ce soit dans « Maman, j’ai raté l’avion » ou dans tout autre cas de figure, la traduction va bien au-delà du simple déplacement de mots d’une langue à une autre ; c’est un art délicat qui préserve l’essence et la magie du cinéma, peu importe la langue.
Découvrez également l’article de FOX6, qui constate d’un changement radical dû à l’inflation et qui offre une comparaison amusante -quoique- du prix des courses de Kevin à son époque et de nos jours. Cliquez ici pour consulter l’article.